Télétravail : la pandémie sonne-t-elle le glas des centres-ville ?

Il y a quelques années déjà, PIGE Québec avait fait paraître un billet explorant l’état du télétravail. Le constat était clair : celui-ci ne séduisait pas encore les entreprises d’ici. Les directeurs d’entreprises n’y voyaient alors simplement pas l’intérêt. Comment en effet superviser le travail de nos employés lorsque l’équipe entière travaille de chez elle ?

Il faut dire que jusqu’à tout récemment, le télétravail restait la panacée des start-ups, des travailleurs autonomes et des pigistes. Il était donc encore très loin de constituer une tendance générale dans le monde du travail québécois.

En effet, le télétravail proposait un modèle qui ne cadrait pas nécessairement avec celui des grandes entreprises bien établies. Toutefois, comme nous le savons tous, 2020 avait quelques surprises dans sa manche.

Au mois de mars, le Québec en entier a dû se confiner. Pour ceux qui ont eu la chance de conserver leur emploi, le lieu de travail s’est virtualisé. Les centres-ville autant à Montréal, Québec ou Gatineau sont devenus déserts du jour au lendemain. 6 mois plus tard, peut-on annoncer la fin de ce modèle de travail ?

L’état actuel du télétravail au Québec

Longtemps considéré marginal, le télétravail n’est plus optionnel aujourd’hui. 6 mois après avoir été forcés de nous confiner, l’espace de bureau traditionnel s’est transformé du tout au tout. Est-ce pour le mieux ? Voici quelques avantages concrets du télétravail, qui ressemblent étrangement à ceux du travail autonome :

1. Plus de temps pour vous. Plutôt que de passer des heures chaque jour dans un bouchon de circulation, vous pouvez dormir plus et vous installer confortablement pour travailler. En limitant vos déplacements, vous gagnez tout simplement plus de temps.

2. Réductions des frais pour les entreprises. Comme leurs locaux sont plus vides que jamais, certaines entreprises pourront songer à diminuer leur espace. Elles économisent ainsi sur leur loyer ainsi que sur les frais de gestion.

3. Flexibilité du lieu de travail et de l’horaire. Plutôt que d’être contraint à un horaire typique (par exemple 9h à 17h), certains employés peuvent décider de commencer plus tôt ou plus tard, à leur convenance. De plus, ils peuvent décider de leur lieu de travail, par exemple leur chalet.

4. Diminution du stress. Avec le gain de temps lié au télétravail, les employés ont beaucoup plus de latitude pour effectuer leurs tâches hors de leurs heures de travail. Ils sont donc beaucoup moins stressés.

5. Plus d’autonomie pour l’employé. Puisqu’ils ne sont plus supervisés en continu, les employés doivent apprendre à être plus autonomes. Ils obtiennent donc une plus grande liberté.

Ces avantages, qui nous apparaissent aujourd’hui comme évidents, n’allaient pas de soi avant la pandémie du COVID-19. En effet, en 2019, seulement 62% des employeurs canadiens permettaient cette pratique, et rarement à temps plein.

Prises de cours par le confinement, les entreprises ont dû se retrousser les manches. Pour mettre en place un système de télétravail efficace, elles ont modernisé leurs processus. Les travailleurs autonomes, eux, utilisaient déjà souvent ce modèle de travail. C’est après tout un avantage majeur d’être travailleur autonome ou pigiste !

En mars 2020, plus de 50% des travailleurs québécois se retrouvaient donc confinés chez eux. En septembre, soit 6 mois plus tard, ce chiffre avait diminué. Toutefois, ceux-ci y ont pris goût. 59% d’entre eux aimeraient même être en télétravail la majorité de la semaine!

Ce changement de paradigme pourrait même en inciter plus qu’un à se tourner vers le travail autonome, celui-ci permettant une flexibilité encore plus grande.

La mort du modèle de travail tel qu’on les connaît ?

L’apparition soudaine du télétravail dans la vie des travailleurs québécois leur a offert un luxe qui incombait normalement uniquement aux travailleurs autonomes : celui de travailler de l’endroit qu’ils souhaitent.

Ceux-ci ont donc maintenant le loisir de travailler ailleurs qu’au bureau. Le constat de l’état des centres-ville est sans équivoque : ils sont déserts. 

Prenons l’exemple du centre-ville de Montréal. Sur les 317 000 travailleurs qui y oeuvraient jadis, seuls 5 à 10% y sont de retour. C’est donc un véritable exode hors de Montréal et vers les régions du Québec.

Pour les entreprises cette dispersion de la main d’oeuvre représente plusieurs défis. D’abord, plusieurs entreprises avaient des craintes par rapport à la productivité de leurs employés en télétravail. Heureusement, celles-ci étaient largement infondées, les employés étant même parfois plus productifs de leurs domiciles.

Ce changement a également causé un rapprochement avec la philosophie des travailleurs autonomes. En effet, certaines entreprises ont modifié leur modèle d’évaluation des performances de leurs employés. 

Plutôt que de les évaluer en fonction de leur nombre d’heures travaillées, des entreprises comme Telus ont décidé de les évaluer sur l’atteinte globale de leurs objectifs. L’adoption de ce nouveau modèle rapproche donc l’employé régulier au travailleur autonome offrant ses services à contrat ou à forfait.

Gageons que de plus en plus de travailleurs québécois se tourneront vers le travail autonome et à la pige suite à ces changements. La flexibilité, la liberté et la latitude offertes par le télétravail se retrouvent en effet facilement dans le modèle du travail autonome.

Que vous soyez pigiste ou travailleur autonome ou que vous cherchiez à en recruter, PIGE Québec est une ressource inestimable.

La plateforme de PIGE Québec vous permet de faire et de recevoir facilement des soumissions. Vous pouvez donc vous concentrer sur ce qui compte réellement : votre projet.