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On dit souvent que c’est les meilleurs qui partent les premiers. Dans le cas du site AgentSolo.com, le premier site au Canada dédié à la relation d’affaires entre les travailleurs autonomes et les entreprises, je ne peux qu’être en accord.
Malgré la triste fermeture du site Web, annoncée la semaine dernière, je suis convaincu que le legs laissé par AgentSolo et son fondateur Yves Williams, sera immortel pour bon nombre de professionnels indépendants, solopreneurs, pigistes et PME du Québec.
C’est la fin d’un chapitre, mais sans doute le début d’une nouvelle aventure pour Yves Williams, l’un des tout premiers entrepreneurs Web québécois. Il pourra se consacrer à de nouvelles aventures, et nous avons très hâte de savoir ce qu’il nous réserve.
Aujourd’hui, je me dois de rendre hommage à un véritable pionnier du Web et du monde des affaires, qui a grandement facilité le recrutement de talent et la promotion de services professionnels. Et je ne m’en cache pas : son travail a été une source d’inspiration majeure pour moi quand j’ai lancé Pige Québec (et encore aujourd’hui!)
Merci à toi, Yves, et bonne chance dans ta prochaine aventure.
En attendant la suite, je vous invite à retracer le parcours de ce bâtisseur, cumulant plus d’un quart de siècle d’expérience dans le monde du Web et des affaires.
1995 : les débuts de la Toile du Québec
Bien avant la fondation d’AgentSolo, et la série de changements positifs qui en ont découlé, Yves Williams avait déjà beaucoup goûté au monde du World Wide Web.
Et en 1995, on se souvient à quel point la Toile en était à ses premiers balbutiements, surtout au Québec! C’était le début de Windows 95 et de la guerre opposant Internet Explorer à Netscape. Et tranquillement, l’Internet devenait un peu plus accessible.
Malgré le côté marginal du Web à l’époque, Yves Williams, en bon visionnaire, a flairé une belle occasion : celle de conquérir un nouveau marché et, du même coup, faire une différence dans le milieu des affaires. En compagnie de son associé, Chrystian Guy (un autre grand pionnier du Web), Yves lance La Toile du Québec en mars 1995.
Actif jusqu’en 2014, le site était le tout premier répertoire de sites Web québécois et a ainsi contribué à promouvoir plusieurs entreprises et ressources Web d’ici. Pour l’époque, un tel répertoire était plus que bienvenu!
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Publiez gratuitement votre projet sur Pige.Québec, recevez plusieurs devis rapidement et sélectionnez le fournisseur idéal. Gratuit, rapide, sans commission et sans engagement. Publiez votre offre gratuitementEt même en 1996, La Toile du Québec avait déjà une section dédiée aux travailleurs autonomes. Voilà une preuve de la vision de Yves Williams et de Chrystian Guy, qui voyaient déjà le Web comme une formidable plateforme de visibilité pour les pigistes et les entrepreneurs en recherche de main d’oeuvre.
1996 : Netgraphe s’impose
Quelques mois après le lancement de La Toile du Québec, voyant que le Web était bien loin de s’estomper, le duo Williams-Guy récidive à nouveau et lance Netgraphe, en mai 1996 : le tout premier service de création de sites Web entièrement québécois.
Très vite, Netgraphe va devenir la plus importante entreprise francophone d’édition Web au Canada, et ce, jusqu’au début des années 2000. L’entreprise deviendra d’ailleur, en 1999, la première compagnie 100 % dédiée à l’Internet à faire son entrée à la Bourse. Par la suite, l’entreprise a été rachetée par Quebecor et greffée au réseau Canoë.
Mais vous savez autant que moi à quel point le monde du Web change rapidement. Il était donc normal pour Yves Williams de s’aventurer dans un nouveau projet par la suite. Et ce nouveau projet, il était de taille!
2002 : AgentSolo marie le monde du Web et celui des pigistes
« […] nous voulions aller vers un nouveau modèle qui n’avait plus aucun lien avec le modèle de rentabilisation par la publicité. Nous voulions aller vers le concept d’utilisateur/payeur, qui peut se matérialiser si l’on arrive à mettre en place une communauté qui s’arrime et se rassemble autour d’un intérêt fort. »
Voilà comment Yves Williams expliquait les raisons l’ayant poussé à lancer AgentSolo, dans une entrevue datant de 2003. Encore une fois, cela démontre tout son flair et son intuition, que le principal intéressé explique ainsi : « le fait d’avoir été présent depuis si longtemps permet d’être assez près de la réalité et de ressentir le marché avant la plupart des gens. »
Ainsi, Yves et ses deux associées, Martine Gingras et Stéphanie Simard, ont rapidement su déceler un besoin dans le monde des affaires : faciliter le cyber-recrutement pour les professionnels indépendants, les petites entreprises et leurs clients à l’aide d’une place d’affaires virtuelle conçue pour échanger, annoncer et négocier des services.
Dès ses débuts, AgentSolo a su viser plusieurs secteurs, dont :
- Le multimédia;
- L’informatique;
- La rédaction;
- La traduction;
- L’administration;
- Le graphisme.
18 ans plus tard, il est impressionnant de constater que le concept n’a pas pris une seule ride. Au contraire, un tel service va sans doute gagner en importance puisque le télétravail et l’impartition sont des tendances plus populaires que jamais.
Comment fonctionnait AgentSolo?
Dès 2002, AgentSolo brillait par son offre clé-en-main et la simplicité de son fonctionnement pour les utilisateurs.
Le tout se divisait en 5 étapes.
- Les employeurs et donneurs de contrats s’inscrivent pour devenir membres, moyennant la somme de 35 $ par an;
- Ils affichent leurs besoins et les mandats qu’ils cherchent à combler, de même que les expertises recherchées, avec tous les détails nécessaires;
- Les pigistes inscrits gratuitement sur le site ont accès aux offres, mais peuvent soumissionner sur invitation seulement. Les membres payants peuvent quant à eux mieux se faire voir et peuvent communiquer avec les donneurs de contrat;
- Les pigistes intéressés par une offre peuvent envoyer une soumission au donneur de contrat. Ce dernier peut suivre en temps réel les soumissions qu’il reçoit. Au besoin, les pigistes peuvent partager leur porte-folio et poser des questions à l’employeur;
- Un gagnant est choisi. Le site annonce alors son identité et annonce la fin des soumissions pour cette offre.
2003 : Yves Williams, le consultant
Avec AgentSolo, on aurait pu penser qu’Yves Williams en avait plein les bras. C’était sans doute le cas, et pourtant il a trouvé le temps de démarrer un autre projet (!) Il lance Netsym Communication , en 2003, afin de conseiller les entrepreneurs dans leur virage numérique et les aider à faire évoluer leurs modèles d’affaires.
Quand on constate à quel point Yves Williams a su anticiper les besoins du marché québécois des années avant tout le monde, ses services de consultation ont sans doute été précieux pour bien des gens d’affaires! C’était aussi une belle façon de compléter son offre de service pour les entrepreneurs voulant s’ajuster au monde du numérique.
2006 : Brasser la cabane du monde techno
« Je vous pose une question, on est entre nous alors faut pas vous gêner, y a-t-il toujours une industrie techno au Québec? […] Il me semble que ça fait des mois, voire des années, que nos médias se sont détournés de ce qui se fait ici. Ça ne vous dérange pas ? Moi, ça me donne des boutons. J’en peux plus! »
Ce cri du coeur, lancé sur le blogue personnel de Yves Williams en 2006, résonne encore dans ma tête aujourd’hui. Il prouve bien à quel point ce visionnaire a tenté de sortir l’industrie techno québécoise de son mutisme. L’immobilisme, il ne connaissait pas, et pour lui, il fallait absolument que les TI, ce secteur d’avenir, deviennent plus importantes au Québec.
Encore une fois, je ne peux que saluer l’important travail de défrichage qu’Yves a effectué. Plusieurs entrepreneurs plus jeunes (j’en fais partie) marchent aujourd’hui dans ses pas.
L’impact d’AgentSolo
Même la plus belle des histoires comporte une fin. Et derrière toute fin se trouve un bilan. Dans le cas d’AgentSolo.com, l’héritage est majeur! En plus de promouvoir le travail indépendant à une époque où on savait à peine ce que c’était, le site a permis à des dizaines de milliers de professionnels de trouver de nouveaux mandats, d’enrichir leur carnet de contacts et de maximiser leur visibilité.
En plus de transformer le visage du réseautage au Québec, l’équipe AgentSolo a aussi mis sur pied des centaines de formations pour aider les entreprises à mieux s’outiller et à mieux comprendre le monde du travail indépendant. Un travail d’éducation important qui donne sans doute des résultats encore aujourd’hui!
Merci Yves!
Merci pour ces 15 ans passés à la tête d’AgentSolo et pour ces 25 années consacrées à faire grandir le monde du Web, de l’entrepreneuriat et du travail autonome au Québec. C’est avec beaucoup de fierté et d’humilité que je continue ce travail avec Pige.Québec.
Et je sais pertinemment que c’est loin d’être terminé pour toi, Yves. J’ai d’ailleurs bien hâte de te suivre dans tes futurs projets!
AgentSolo est mort, vive AgentSolo!